20 janvier 2007

Tripatouillage de marché public pour le futur aéroport de Ndiass

On prend la proposition la plus chère (Société Ben Laden... le papa de l'autre) et on demande aux auteurs de baisser leur prix, alors qu'une autre proposition, un tiers moins chère et meilleure techniquement (les Chinois) avait gagné l'appel d'offre. Après avoir rompu les relations avec la Chine de Formose qui venait de donner 15 millions de dollars, l'état s'est tourné vers la Chine populaire qui se retrouve cocue à son tour au bénéfice de l'Arabie saoudite. Des amis : ils ont largement aidé à financer les chantier de la Corniche et l'Anoci. Comme l'affirme Karim Wade, tous les marchés se font dans la transparence. Il est vrai que tout est clair. Au fait, le Fonds koweïtien au Sénégal atteint un montant total de 147,5 milliards de Fcfa (en 30 ans). Faudra pas l'oublier. Et l'Europe donc ?
A. Trappemouche


Aéroport de Diass : L'Etat négocie avec Ben Laden

Le Groupe saoudien Ben Laden, adjudicataire du marché pour la construction du futur aéroport international Blaise Diagne de Diass devra revoir sa proposition financière. Les 300 millions de dollars (165 milliards de francs Cfa) sont jugés excessifs par l'Etat sénégalais qui essaie de lui faire entendre raison. Alors que le consortium Zakhem/Etat chinois proposait 200 millions de dollars, soit 110 milliards de francs Cfa.
Source : Walfadjri

Après avoir attribué le marché pour la réalisation du nouvel aéroport Blaise Diagne de Diass au Groupe saoudien Ben Laden, l'Etat sénégalais est en train de rectifier le tir pour amener le constructeur à revoir à la baisse sa proposition. Cette consultation qui a été entamée à la suite de l'adjudication n'a pas plu à certains cadres du ministère des Infrastructures et de l'Equipement. Selon des sources concordantes, le fait de vouloir ramener le Groupe Ben Laden à revoir sa copie est une autre façon de maquiller le marché de l'aéroport de Diass. A la limite, l'attitude de l'Etat sénégalais qui mène actuellement des négociations avec les Saoudiens indispose auprès du ministère de l'Equipement.

Même s'ils reconnaissent l'expertise et l'expérience dudit groupe en matière d'infrastructures, il n'en demeure pas moins que l'attribution du marché n'est pas transparente. ‘C'est un groupe international qui continue de gagner des marchés partout dans le monde et même aux Usa. C'est Ben Laden group qui a réalisé l'aéroport de Ryad et c'est lui même qui avait réalisé les travaux d'agrandissement de la mosquée du prophète (Psl) à Médine', reconnaît un fonctionnaire du ministère de l'Equipement. Mais, s'empresse de préciser un de ses collègues présent lors de notre entretien, il ne s'agit pas de remettre en cause l'expertise avérée du Groupe Ben Laden, ‘notre souci est qu'on veuille renégocier avec lui sans l'autre partie (consortium Zakhem/Etat chinois, Ndlr) pourtant arrivée première lors de la présélection. Tout cela est dû au fait que des forces tapies dans l'ombre du palais tirent les ficelles de ce marché', croit-il savoir.

Il faut rappeler que le consortium Zakhem/Etat chinois était sorti en tête de l'appel d'offres non seulement grâce à la viabilité technique de son offre, mais aussi puisqu'il est moins disant de près de 100 millions de dollars, soit 55 milliards de francs environ. En effet, quand le consortium proposait la réalisation du nouvel aéroport pour un montant de 200 millions de dollars (soit près de 110 milliards de francs Cfa), le groupe saoudien faisait une proposition de près de 300 millions de dollars (165 milliards de francs Cfa). Il s'y ajoute que le consortium avait déjà mis sur la table quelque 180 millions de dollars (près de 100 milliards de francs) correspondant au financement de 90 % du projet, alors que le Groupe Ben Laden n'avait pu boucler son financement et ne pouvait mettre sur la table, dans l'immédiat, que 80 millions de dollars (environ 44 milliards de francs) sur les 300 demandés. Sous cet angle, il apparaît désormais que cet appel d'offres a été conduit en totale illégalité.

Ce marché devient ainsi un cas d'école dans l'attribution des marchés publics où une commission de 10 % est toujours réclamée par des personnes influentes proches du pouvoir. Des commissions de près de 20 milliards de francs ont été prévues dans le cadre du marché de l'aéroport de Diass.

Les vœux exprimés par le Premier ministre, le 16 janvier dernier, lors de la cérémonie de répartition des fameux fonds taïwanais, sont assez illustratifs du voile qui entoure les marchés publics. "Je voudrais vous dire (ministres et directeurs d'agences nationales) que le gouvernement devra être particulièrement soucieux du respect des règles régissant les marchés publics, quand il s'agira d'utiliser ces ressources extra budgétaires (les 7 milliards)".[Mort de rire] La désignation de l'adjudicataire du marché pour la construction du futur aéroport international Blaise Diagne de Diass fait ainsi encore par d'elle. Pour plus de transparence dans le cadre de cet appel d'offres, des sources ayant eu accès au dossier demandent la publication des résultats d'attribution du marché.

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