25 janvier 2007

Une Française se fait escroquer de 10 millions

Encore une histoire qui n'a ni cul ni tête
Brigitte Lahaie


ABUS DE CONFIANCE
Une Française accuse son ex-amant de lui avoir soutiré plus de 10.000.000 FCFA

Article Par Maria Dominica Thiam (stagiaire), Paru le Jeudi 25 Jan 2007

Pascal Diop, un administrateur de société, a été déféré au parquet pour le délit d’abus de confiance au préjudice d’une ressortissante française Patricia Dugar, qui se trouve être son ex-amante. En plus d’avoir été intimement liée à lui dans le passé, la requérante travaillait comme commerciale pour son compte. Selon elle, cet argent qu’elle lui avait remis, était destiné à un investissement dans une société de pêche qu’il devait mettre sur pied et non pas pour un prêt comme le soutient le prévenu.

Une affaire assez rocambolesque où deux ex-amants et collègues se mettent en joug faisait partie hier du rôle du tribunal des flagrants délits de Dakar. Pendant que la partie plaignante, Patricia Dugar, déclare avoir versé la somme de 13.000.000F à Pascal Diop, comme un investissement pour une société de pêche à créer. Le mis en cause reconnaît avoir effectivement reçu de l’argent de sa part, seulement il soutient mordicus que c’était un prêt. Selon la dame, dans le courant de l’année 2002, elle s’est installée à Dakar pour des activités professionnelles, à savoir des contrats ficelés depuis la France par la société pilotée par son mari. Par la suite, divorcée de son mari et décidée de rester à Dakar, elle se retrouvera au chômage. À la recherche d’un boulot, elle fera la connaissance de P. Diop, qui était à ce moment à la recherche de personnel. Toujours selon les propos de la plaignante, elle a été recrutée par ce dernier en qualité de commerciale dans sa société d’immobilier (Socogep), au mois de juillet 2004. Au bout de quelques jours, il a réussi à la convaincre d’investir dans le secteur de la pêche. En retour, elle aurait un rapport sur l’investissement de 300.000F par mois. Donc, elle mettra à sa disposition, dans un premier temps, 10.000.000, puis 3.000.000F. Seulement, celui-ci n’a jamais été capable de lui présenter le bilan de la société, ni de signer aucun document attestant le versement des sommes et n’a jamais reçu les 300.000F par mois de rapport, comme convenu. En plus de son investissement, elle a effectué des dépenses, à la demande du mis en cause, qui s’élèvent à 457.110F pour le compte de la société. Ayant senti qu’il s’agissait d’une société fictive, elle demandera des comptes à son débiteur, qui lui versera un acompte de 3.356.570F. Ainsi, elle prétend être créancière de P. Diop de la somme de 10.100.540F et exige son remboursement. Interrogé, le prévenu, a reconnu avoir encaissé les montants précités, mais à titre de prêt dont les modalités de paiement n’ont pas été fixées. C’est dans une phase critique de sa vie qu’il l’a connue, elle était en instance de divorce et lui a déclaré disposer d’une certaine somme, dont elle ne voulait pas que son mari en profite. Donc elle était prête à lui faire un prêt.

Il a balayé d’un revers de main les affirmations de la dame, selon lesquelles, il l’aurait convié à intégrer son projet de pêche. Toutefois, il admet avoir parlé à la requérante de son intention de monter une société de pêche au cours d’une causerie informelle, puisqu’il était en intimité dans son lit à elle. Par ailleurs, il précise que le prêt était en quelque sorte un gage pour qu’il reste avec elle, ce qu’il ne fera pas. L’avocat de la défense s’appuyant sur ce fait, déclare que ce procès est un règlement de compte. La plaignante, puisque son amant avait rompu avec elle, pour retourner avec sa femme qui l’avait quitté auparavant, parce qu’elle était au courant de ses activités extraconjugales, veut se venger de son client. Par conséquent, il a plaidé à titre principal la relaxe pure et simple pour le délit d’abus de confiance et subsidiairement, il a demandé au tribunal des flagrants délits de se déclarer incompétent et de confier cette affaire au tribunal civil. Étant donné q’aucune preuve n’a été rapportée par la partie civile, qu’il s’agit d’un contrat de travail et non d’un prêt. Ce qui n’empêchera pas le tribunal de déclarer coupable P.Diop, de le condamner à 6 mois assortis du sursis et d’ordonner la restitution de la somme de 10.000.000F à P. Dugar à ses dépens.

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