13 janvier 2007

"Sorciers blancs" : Un livre accablant sur "une coutume africaine" et les "faux amis" de l'Afrique

Les Présidents africains, des corrupteurs en chef.
Une maladie traditionnellement transmissible

Article : Le Quotidien

S’il y a une définition à donner à la corruption en Afrique, ce serait certainement une tradition ou une vieille pratique des chefs d’Etats africains. Ils font tout pour avoir une bonne image dans la presse quitte à y laisser toutes les ressources de leurs pays. Dans son ouvrage intitulé Les sorciers blancs : enquête sur les faux amis français de l’Afrique, le journaliste français, Vincent Hugeux, montre la face cachée de pratiques «ignobles» de nos chefs d’Etat.

L’Afrique va mal, très mal même. Ce continent est malade de ses dirigeants, qui se révèlent des corrupteurs en chef. Une conclusion du journaliste français Vincent Hugeux, dans son ouvrage Les sorciers blancs : enquête sur les faux amis français de l’Afrique qui paraîtra le 17 janvier prochain. Dans ce livre accablant pour ces «faux amis» et leurs pratiques, le grand reporter de L’Express montre comment les dirigeants africains corrompent ou essayent de corrompre les journalistes occidentaux. «L’Afrique rend fou. Elle fascine et envoûte», écrit M. Hugeux dans son brûlot. «Que vient-on y chercher ?», s’interroge le grand reporter qui répond lui-même : «Les honneurs que l’on se voit refuser ailleurs, l’argent facile, l’illusion du pouvoir.»

Dans ce livre, le grand reporter de L’Express étale les expériences de certains de ses confrères qui ont été victimes de la corruption de la part des leaders africains. Si ce n’est pas le Président, c’est le fils du président qui essaye de corrompre les journalistes. Ainsi, pour un papier favorable à son père Gnassingbé Eyadema, Faure, l’actuel président du Togo, avait essayé d’acheter le journaliste du Figaro Thierry Oberlé.

Au Sénégal, demandez au chef de l’Etat Abdoulaye Wade de vous définir la corruption sur un journaliste. Il répondra certainement : «C’est une pratique qui fait partie des coutumes en Afrique.» Devant le journaliste Thierry Oberlé qui refuse de prendre son enveloppe de 6,500 millions Cfa, Me Wade plaide par cette conviction : «Vous devez bien comprendre que vous êtes en Afrique. Chez nous, il y a des coutumes», selon les extraits de l’ouvrage de Vincent Hugeux paru dans L’Express de n° 2897 du 11 au 17 janvier 2007.

Et le meilleur exemple dans ce brûlot se trouve avec le défunt Houphouët-Boigny. Avec l’ancien Président ivoirien, «au lendemain de l’indépendance, tout envoyé spécial à Abidjan se devait de descendre à l’hôtel Ivoire», raconte M. Hugeux. Et dans son livre, on apprend que sur les lits des chambres de cet hôtel, se trouvait toujours «une mallette de billets pour les faux frais… et une jolie gazelle locale». L’auteur se réfère aussi au défunt Mobutu connu pour ses largesses avec les journalistes, ou encore Denis Sassou-Nguesso, etc.

Cet ouvrage qui fait le procès des chefs d’Etats africains montre aussi comment les «faux amis» français de l’Afrique pillent ce continent.

Mamadou DIALLO lire