29 décembre 2006

Escroquerie au mariage

Et moi qui pensait que ce genre d'aventure n'arrivait qu'aux vieux toubabs, riches, vicieux, pervers et profitards. Je crois que le journaliste a du se tromper de nom. L'escroqué ne s'appelle probablement pas "Sow" mais "Sot", nom français bien connu.
(Au fait: selon la loi, il n'y a escroquerie que parce que la mariée a refusé de faire ngolo ngolo. Les questions d'argent ? Quelles
questions d'argent.)

Tati Danielle


Elle empoche la dot du mari, et refuse de consommer l'union

A force de jouer avec les principes et les sentiments de ses prétendants, une fille a fini par se mordre les doigts. Elle a été placée sous instruction judiciaire pour avoir refusé de consommer son mariage, alors qu'elle a empoché l'argent de l'amant.

Saly Seck est une belle nymphe de dix-neuf ans. Allumeuse à souhait, elle attire régulièrement dans ses filets beaucoup d'hommes qui tombent sous son charme, pour les dépouiller de leurs biens en leur promettant de convoler en justes noces. Si la plupart des hommes, victimes des agissements de Saly, se sont vite abstenus, peut-être par pudeur, de ne pas saisir la police de Guédiawaye, tel n'a pas été le cas du nommé Mamadou Sow qui s'est présenté devant les limiers pour réclamer la somme de deux cent cinquante mille francs, qu'il a déjà versée à sa guinguette.

La rencontre entre Mamadou et Saly remonte au mois de juillet 2006 passé, dans une cérémonie où la fille, rayonnante de beauté, avait éclipsé toute les autres filles de son âge. Fasciné par la beauté de la jeune fille, M. Sow remue ciel et terre pour être présenté à celle qui lui a tapé dans l'oeil. Ce qui est fait, par l'entremise d'un de ses amis.

C'est ainsi que démarre une relation au point que Mo comme, l'appellent ses intimes, décide de convoler en justes noces avec Saly. Il en fait part à la jeune fille qui répond favorablement, en y associant sa mère. Mo commence alors à effectuer des dépenses colossales, destinées à couvrir les frais de la célébration du mariage. La jeune fille, en complicité avec sa mère, accepte sans sourciller, tout ce que lui donne son chaud soupirant. Tous les prétextes ont été servis au prétendant pour réclamer des sous.

Même la mosquée du quartier n'a pas été épargnée. 15.000 francs ont été affectés à la mosquée et distribués entre les « mouxadam ». A l'arrivée, en sus de la dot de 200.000 francs Cfa, le prétendant débourse à plusieurs reprises d'autres espèces sonnantes et trébuchantes avant que la cérémonie religieuse ne soit finalement célébrée à la mosquée de Daroukhane. Mais, Mamadou Sow a failli tomber des nues lorsqu'il se vit opposer un niet catégorique par sa « dulcinée », a la fin de cette cérémonie. Cette dernière lui fait comprendre qu'elle ne l'aime pas ; et par conséquent, elle ne consommera pas le mariage. N'abdiquant pas, Mamadou Sow revient à la charge quelques minutes après.

Mais rien n'y fit, la fille reste sur ses positions, et refuse de consommer le mariage. « Elle ne cesse de me repousser à chaque fois que je viens », se désole Mo dans ses déclarations. Déboussolé, et ne sachant plus à quel saint se vouer, l'homme se rapproche alors du beau-père de Saly, pour solliciter son aide. « Il m'a répondu qu'il avait fait son devoir en me donnant comme promis, la main de sa fille mais qu'il ne peut pas l'obliger à me suivre », raconte le malheureux prétendant lors de son audition. Pour y avoir plus clair, Mamadou fait ses propres investigations, et découvre ainsi qu'il n'est pas tout à fait le seul homme à avoir été victime du manège de Saly.

C'est ainsi qu'il décide de saisir la police de Guédiawaye ; ce, d'autant plus que selon Mamadou, la mère de la jeune fille lui a clairement fait comprendre que le mariage ne sera jamais consommé, et que son argent ne lui sera pas remboursé. De ce fait, toutes ses démarches seront vaines. Les limiers de la police de Guédiawaye ont procédé à l'audition du plaignant, qui se dit victime d'une « escroquerie au mariage ». Un dossier que les policiers n'ont pas encore fini de vider.

Sada MBODJ @ L'OFFICE