26 décembre 2006

Brassards de la protestation: Wade hué voit rouge

On ne comprend pas ! Wade et ses ministres viennent en meeting saluer leurs admirateurs, et là ils trouvent une foule porteuse de chiffons rouges, devenus symbole de protestation, à Kaoloak comme à Louga*. Ici, le ministre Farba Senghor a pété les plombs et menacé les protestataires de son revolver en les insultant. Comme ils ne voulaient pas enlever ces brassards, on a envoyé le Groupement mobile d’intervention (Gmi) pour enlever de force ces symboles de révolte, avec quelques dégâts...

Quel manque de respect! On est en démocratie ou bien ? Il faut respecter les gouvernants qui font tout ce qu'ils peuvent pour leurs électeurs. S'ils n'ont pas réussi à tenir toutes leurs promesses, c'est pas de leur faute, mais la faute à pas de chance. (Ou bien les journaliste a raconté "n'importe comment" comme dit l'autre...)

* http://www.lobservateur.sn/articles/showit.php?id=10720&cat=actualite

Signé Destop
Lire un extrait de l'article ci-dessous


Visite du Président à Kaolack : Submergé par le rouge, Wade agite le drapeau blanc

Envoyé spécial - A Kaolack le cadre du 5e congrès national de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujlt), le président Wade a dû faire encore avec des huées. Les populations de la localité ont remis sur la table les vieilles promesses non tenues par le chef de l’Etat et ont protesté malgré les assauts belliqueux du ministre Farba Senghor et ses nervis libéraux qui se sont attaqués à une foule de manifestants et pris en otage la ville.

L’insulte à la bouche, le ministre Farba Senghor sort son revolver qu’il braque sur une foule noyée dans la ferveur protestataire. Face à lui, des hommes et femmes, toutes tranches d’âge confondues, restent inébranlables. En réponse à cet acte belliqueux, les voix manifestantes s’élèvent crescendo et gagnent un ciel orageux. Au travers de leur gorge, restent encore les promesses non tenues du transfert du pont de Kaolack à Kahone, celui de l’aménagement de lacs artificiels et des bassins de rétention, mais aussi et surtout le retard observé par les populations dans le démarrage de la campagne agricole. Bandeaux noués au bras ou vigoureusement serrés au front, ils attendent l’arrivée annoncée du Président Wade, hôte de la 5e Conférence nationale de l’Ujtl. Pour autant, leur vis-à-vis ne démord pas. En effet, comme s’estimant défié, le ministre de l’Agriculture et des biocarburants se retourne et s’adresse à un contingent de nervis qui cernent l’avenue Valdiodio Ndiaye de Kaolack et quadrillent la devanture de la Permanence de l’Alliance des forces pour le progrès (Afp), point stratégique de l’itinéraire du cortège présidentiel.

Invectives aux lèvres toujours, Farba Senghor pousse plus loin sa logique belliqueuse. A l’attention de son «armée» de jeunes tous flanqués de tee-shirts, couleur ébène, il lance : «P… de m…, enlevez-moi tous ces chiffons et tout de suite !». Et tels des fauves déchaînés, les nervis se jettent sur leurs proies. Un élément du Groupement mobile d’intervention (Gmi), conscient de la cruauté de l’acte, se lance dans une tentative de défense de citoyens exposés à l’assaut d’agresseurs légitimés par l’autorité étatique. L’élément de police, dans son initiative, réussit à maîtriser l’un des nombreux assaillants, mais sans plus, devant l’élan vindicatif du ministre commanditaire qui lui ordonne de libérer son protégé.

La résistance des manifestants n’étant pas de taille, les hommes en noir prennent l’ascendant par la force de leurs muscles. A coups de poings et de pieds, ils cognent, malmènent et laminent d’impuissants citoyens contraints à se réfugier derrière les murs de la Permanence de l’Afp. Mamadou Gaye, le plénipotentiaire du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) à la Coalition 2007, venu aux nouvelles, ne cache pas son indignation face à une telle barbarie humaine : «Nous avons une déception par rapport à ce qui se passe au siège de l’Afp à Kaolack. Le ministre Farba Senghor et ses jeunes de l’Ujtl ont brutalisé d’honnêtes citoyens et enlevé tous les brassards rouges que ces derniers avaient sur eux en guise de protestation. Ce sont des populations qui manifestent spontanément, sans attendre de mot d’ordre de qui que ce soit», sort-il, le souffle entrecoupé.

Au bout de leurs actes criminels, comme elle était venue, la bande armée, au signal de son chef, regagne les sièges des voitures de marque 4x4. Debout à l’avant du premier véhicule de la file indienne, le ministre de l’Agriculture, requinqué par le sentiment d’une mission accomplie, lève la main au ciel en guise de victoire, et s’ébranle vers le quartier de Ndorong où, par la même entreprise, ses hommes étoufferont les velléités protestataires de rapatriés d’Espagne qui, à l’avance, avaient commis l’imprudence de promettre l’enfer à l’hôte de la ville.

(...) (dans la suite de l'article, Wade demande des brassards blancs pour le soutenir)