20 février 2007

Le calvaire des investisseurs pompés par les fonctionnaires corrompus

Voila un candidat à la présidentielle qui parle clair. Investir au Sénégal est un parcours du combattant. Entre les rackets administratifs, les pièges tendus par les fonctionnaires et leur bon vouloir qui varie avec le bakchich donné, il faut vraiment en vouloir !De trés grosses sociétés ont d'ailleurs renoncé dès la première semaine de négociation avec l'Apix, comme Federal Express qui s'est installée en Gambie. C'est pareil pour les ONG qui veulent aider la population : elles ne sont pas du tout aidées par les douanes, premier racketteur de service.

Niasse décrit la corruption dans l'administration

Samedi, face au secteur privé, Moustapha Niasse s'est étendu sur le problème de la corruption dans la fonction publique. Pour décrire comment le fonctionnaire pompe la poche des investisseurs.

Source : Walf Fadjri.


‘L'investisseur qui débarque au Sénégal, dès qu'il rencontre le premier fonctionnaire, ce dernier lui dit : "Je baptise mon enfant demain." Comme il n'y a que Dieu, l'investisseur et le fonctionnaire, ce dernier lui demande de faire quelque chose moyennant son projet d'investissement', a-t-il dénoncé devant les membres du Cnp et du Meds. Et de se demander ce que le baptême de l'enfant a à voir avec un projet d'investissement. D'après lui, cela arrive malheureusement trop souvent au Sénégal.

Et ce n'est pas le seul exemple de corruption qu'il a fourni au patronat. ‘Ou bien vous avez une créance sur l'Etat. Vous envoyez votre directeur financier au trésor public. On lui dit : ‘Dis au patron que je peux sortir çà dans les quarante-huit heures, mais...' Ce mais avec les trois points de suspension est très significatif'. Moustapha Niasse a également déploré l'injustice qui prévaut au niveau des impôts. ‘Aucun d'entre vous ne peut être assuré que, demain, il ne recevra pas un redressement fiscal initié par un petit fonctionnaire. Si on désigne ce dernier pour aller voir un chef d'entreprise, il vous dira que vous n'avez pas fait telle déclaration, vous n'avez pas apporté tel document. Bon, c'est 300 millions, mais on peut ramener la somme à 90 millions. Et les 90 millions peuvent être réduits à 40 millions, s'il donne les 10 millions au fonctionnaire', a-t-il expliqué. Mais ce ne sont pas tous les fonctionnaires des impôts qui le font. Seulement, cela arrive, précise Niasse. ‘Il y a des cas. C'est cette injustice qui crée un impérialisme fiscal sur les entreprises. C'est ça qui tue l'entreprise', a-t-il affirmé.

Pour lui, l'impôt tue l'impôt. ‘Voilà un pays où on multiplie les types d'impôt. D'ailleurs, la nomenclature et le vocabulaire qui portent sur le domaine fiscal au Sénégal, c'est le plus riche de la planète. Ils ont des termes techniques qu'ils inventent tous les jours. Bientôt,, ils vont créer un impôt sur la pensée. Il faut arrêter ça', a affirmé Niasse. Aussi a-t-il promis aux chefs d'entreprise la défiscalisation de certains secteurs. ‘Ensemble, vous et nous, nous définirons les critères qui doivent nous permettre de défiscaliser des secteurs. L'Etat peut trouver des ressources ailleurs.', leur a-t-il dit.

Le candidat a mis dans le même sac les douaniers. ‘La douane doit appliquer la loi. Je n'accuse pas les douaniers. Mais je ne peux pas être un douanier, recevoir quelqu'un sur un dossier et aller lui rendre visite le soir chez lui. Il y a des visites nocturnes de douaniers, de magistrats, de policiers, etc., qui ne sont pas normales', a-t-il dénoncé.

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