22 avril 2007

Manifestations contre la violence policière. 2 morts.

Un jeune interpelé est mort au commissariat. La population pense à des sévices policiers inavoués. Elle demande la vérité. J'ai lu cette histoire il y a deux semaines, mais je ne pensais pas qu'elle dégénèrerait avec encore un mort ! Ici aussi, l'Etat protège les tortionnaires ?



Affrontements population-police à Kolda en Casamance. Un mort

Des habitants de Kolda (Casamance, sud du Sénégal), accusant la police d'être à l'origine du décès d'un jeune il y a une semaine, ont violemment affronté samedi soir des policiers, provoquant un mort et quatre blessés, a rapporté l'Agence de presse sénégalaise (APS, officielle).
(Jeune Afrique)

Ces affrontements ont éclaté après l'enterrement de Dominique Lopy, 23 ans, décédé le 14 avril dernier en détention préventive, dans des circonstances non officiellement expliquées mais plusieurs habitants de Kolda ont attribué son décès à des sévices infligés par la police dans ses locaux. Les échauffourées ont éclaté samedi peu après 18h00 (locales et GMT), après l'inhumation de Lopy au cimetière catholique de la ville, a expliqué l'APS.

De retour des funérailles, des jeunes en colère ont attaqué les locaux du commissariat de police, déclenchant des courses-poursuites avec des policiers dans la ville, où plusieurs commerçants avaient fermé boutique. Cinq blessés avaient dans un premier temps été enregistrés lors de ces affrontement: deux civils et trois policiers, qui ont tous été évacués à l'hôpital régional, a indiqué l'agence. Un des deux civils a succombé à ses blessures, le second se trouvait dans un état grave. La nature de leurs blessures n'a pas été précisée par les médecins interrogés par l'APS. Plusieurs émeutiers ont par ailleurs été interpellés. Leur nombre n'était pas connu avec précision.

Le calme était revenu samedi en fin de soirée dans la ville, mais la tension y demeurait vive. Aucune source policière n'était joignable dans l'immédiat pour commenter ces incidents. Le 14 avril, de violents affrontements avaient déjà opposé les populations de Kolda et les forces de police à l'annonce de la mort de Dominique Lopy, qui était gardé à vue pour un vol présumé chez un responsable administratif.

Les troubles, marqués notamment par la mise à sac de domiciles d'autorités administratives et de policiers, avaient poussé les autorités à envoyer des éléments du Groupement mobile d'intervention (GMI) de Ziguinchor, chef-lieu de la région voisine (également en Casamance). Ces renforts se trouvaient toujours samedi sur place, d'après l'APS.

La dépouille mortelle de Dominique Lopy avait été transportée le 18 avril à Dakar, pour les besoins d'une autopsie réclamée par ses parents et ses proches. Les résultats de cette autopsie n'ont pas été publiés, la famille du défunt invoquant "des raisons de sécurité publique".

La Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (Raddho), ONG basée à Dakar, a réclamé l'ouverture d'une enquête pour faire la lumière sur les circonstance de son décès.

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