Le Sénégal : "une république bananière néo-patrimoniale"
Le Pr. Abdoulaye Bathily, secrétaire général de la Ld-mpt :
"Sous Wade et sa famille, le Sénégal est devenu une République bananière néo-patrimoniale"
Le Témoin : Pr. A. Bathily, à trois mois des élections présidentielles et législatives, comment voyez-vous le processus électoral ?
Pr. A. Bathily : C’est le brouillard le plus total. Et si rien n’est clair jusqu’ici, c’est dû essentiellement à Abdoulaye Wade, il faut avoir le courage de le dire. Voilà un homme, Me Wade, qui aussitôt arrivé au pouvoir par des élections démocratiques et transparentes saluées par le monde entier, s’est employé à tout brouiller dans le pays. Me Wade, c’est véritablement gribouille et en même temps, il s’est révélé être un dangereux apprenti-sorcier bricoleur. Wade, c’est également un désastre moral. Par exemple, il y a eu cette soi-disante « transhumance » qui a ébranlé gravement la fibre morale du pays. Ce phénomène, on ne l’avait jamais connu auparavant dans l’histoire politique du Sénégal, de l’Afrique, voire du monde. Il y a également ce report des élections, le fallacieux prétexte des inondations de 2005, comme si gouverner n’était pas prévoir ! Jusqu’à l’heure où nous parlons, il n’existe aucun fichier électoral fiable. En fait, la réalité crue, c’est que Me Wade, se sachant battu d’avance, ne veut aller à aucune élection législative comme présidentielle. Il entretient aujourd’hui la confusion comme on ne l’a jamais vu dans l’histoire politique du pays. Depuis 1960, année de notre indépendance politique, les élections ont toujours été organisées à date échue, sauf en 1993, avec le consensus issu des négociations sur le code électoral sous le magistère du juge Kéba Mbaye en 1992. L’opposition dégage toute responsabilité sur cette situation. Nous, à la Ld/Mpt, comme chez nos alliés de la Cpa, nous exigeons que les élections soient organisées à date échue, le 25 février 2007. Nous n’accepterons aucun report. Le gouvernement doit mettre tous les moyens matériels et financiers qui existent pour que le pays aille à des consultations apaisées, claires et régulières. C’est la condition pour que le Sénégal puisse évoluer dans l’avenir de manière stable. À la Cpa, si on peut résumer les thèses sur la question des candidatures aux élections présidentielles, deux thèses s’affrontent : celle du leader du Pit, Amath Dansokho, qui plaide pour un candidat unique de la Cpa pour l’élection présidentielle, et celle de Moustapha Fall « Che » qui souhaite que les leaders des trois partis poids-lourds de la Cpa, Moustapha Niasse de l’Afp, Ousmane Tanor Dieng du Ps et vous-même de la Ld/Mpt, vous puissiez vous présenter, avant de vous rallier sur une liste unique pour les législatives... Quelle est votre position sur ce débat ? Il faut dire que nous, à la Ld, nous avons ouvert dès 2005 un large débat en notre sein. Ce débat a duré plusieurs mois, à travers tout le pays, dans l’ensemble de nos structures autour du thème : « Quelles perspectives pour la Ld/Mpt aux élections de 2006/2007 ? ». Le débat a duré des mois. Nous avons ensuite fait la synthèse des positions exprimées par les militants, à l’intérieur et à l’extérieur du pays. La position qui a été retenue est la suivante : travailler à la constitution d’une liste unique et commune aux législatives avec les partis du Cpc à l’époque, du G10 et de la Ld/Mpt. Pour l’élection présidentielle, la majorité des militants souhaitaient une candidature du SG du parti. Depuis lors, nous avons cheminé avec les partis du Cpc, du G10 et nous avons créé la Cpa, et il y a unanimité sur la présentation d’une liste commune, autour d’un programme commun que le gouvernement issu de cette majorité aura à appliquer, car pour nous, il est fondamental d’aller vers un changement institutionnel. Ce changement doit mettre le Parlement, l’Assemblée nationale au cœur de la vie du pays. L’Assemblée nationale doit se transformer et devenir le principal centre d’impulsion de la vie politique, jouant de manière responsable son rôle de législateur, mais aussi jouer un rôle dans la désignation des membres du gouvernement et dans le contrôle de son action. Vous aurez donc un régime parlementaire ? C’est ce que nous voulons, comme tous nos alliés de la Cpa. A partir de ce moment, la question de l’élection présidentielle ne doit plus être l’élément fondamental de la vie politique nationale. Mais, tout de même, la Ld/Mpt comme ses alliés du Ps et l’Afp avaient demandé aux Sénégalais de voter oui à cette constitution wadienne que vous récusez aujourd’hui... En effet, nous avions appelé à voter oui, mais rappelez-vous, c’était le début de l’Alternance. Ensuite, nous nous étions opposés à A. Wade lorsqu’il a voulu toucher à des principes qui, pour nous, sont sacro-saints comme la laïcité. Nous faisons humblement notre mea culpa. De la même manière que j’avais demandé pardon au peuple sénégalais de lui avoir amené A. Wade, nous battons notre coulpe pour la constitution. En fait, nous ne voulons plus d’un régime de pouvoir personnel. C’est un régime dangereux. Vous savez, à la faveur de la crise que nous vivons depuis quelques années, nous assistons à la montée en force des particularismes de toutes sortes. Les identités s’affirment sur tous les plans : religieux, syndical avec le développement des corporatismes, sur les fronts régional et local. On a vu, sous l’Alternance, des gens manifester pour la désignation d’originaires de leurs terroirs comme ministres de la République. Tout cela, évidemment, menace l’unité nationale et lorsque vous remettez tous les pouvoirs à un homme influençable par les particularismes et les identités, vous courez le risque que cet homme, élu comme président, exprime dans ses actes et décisions ces influences-là. Abdoulaye Wade est le prototype jusqu’à la caricature du président partisan, particulariste. De plus en plus de Sénégalais ne le voient plus comme un chef d’Etat mettant au premier chef, dans ses actes, décisions, les principes républicains de neutralité, d’impartialité que sa fonction lui impose, mais plutôt comme un chef d’Etat partisan. C’est pourquoi, nous accordons l’importance qu’elle mérite à la question du régime parlementaire qui met en évidence une équipe et non une seule personne. J’ajoute que l’Assemblée nationale est la seule institution à même de refléter la Nation dans sa diversité. Vous comprendrez que pour nous, le débat sur l’élection présidentielle n’ait pas l’importance qu’on lui accorde, dès lors que le Président n’aura plus les pouvoirs dont il dispose. Le Président, après notre victoire, sera plus une personne morale qui aura pour serment de veiller au respect de la constitution, à la préservation de l’intégrité du territoire national. Le Président de demain n’aura plus pouvoir sur tout comme c’est le cas aujourd’hui où il peut nommer et révoquer le Premier ministre, et les ministres comme il veut. Avec l’actuelle constitution, il concentre entre ses mains les pouvoirs du Premier ministre, du gouvernement, du pouvoir judiciaire, etc... Résultat, le pays est dans une situation très grave aux plans économique, social, politique et aucune institution n’a la force de contrer les dérives présidentielles qui ont fini de ruiner le Sénégal.
Le témoin : Vous qui êtes de culture marxiste, quelle lecture faites-vous de la base sociale de l’actuel pouvoir libéralo-Pds ?
Pr Abdoulaye Bathily : Le Pds est issu de forces sociales jusqu’alors marginales dans le pays. À la faveur de la constitution de ces deux dernières décennies, ce parti, en usant de plusieurs méthodes, a pu se trouver au centre de l’opposition d’alors. Une fois au pouvoir, on voit à travers les décisions et comportements de plusieurs responsables, l’accaparement de tous les moyens de l’Etat à leurs seuls profits. C’est le règne de l’incompétence et là, nous avons plusieurs exemples pour illustrer ce fait. Ils n’ont appliqué aucune politique, dans quelque secteur de l’économie que ce soit qui soit guidée par l’intérêt national. C’est le bricolage permanent des « Njogaan » à la petite semaine : opération maïs, opération manioc, opération bissap. Les paysans sont esseulés avec la ruine de l’agriculture. Dans ce secteur sinistré, l’Etat donne de l’argent à de véritables trafiquants qui, au lieu de payer l’arachide au prix officiel affiché, s’emploient à rouler les paysans par des bons impayés, ou en payant à des prix dérisoires dans les loumas. L’industrie ? N’en parlons pas. On a suffisamment expliqué ce qui est arrivé au fleuron de notre industrie, les Ics. Les audits conduits, dans ce dernier cas, ont montré nettement la manière dont cette société a été cannibalisée et mise en coupe réglée par les tenants du pouvoir. La crise aux Ics a non seulement mis dans la rue plus de 2 500 travailleurs de cette entreprise, mais il y a eu des dégâts collatéraux avec les difficultés des Pme clientes qui vivaient à partir des activités des Ics. Aujourd’hui, c’est tout le département de Tivaouane et même celui de Thiès qui se trouvent sinistrés par cette crise très grave des Ics. Le bradage de la Sonacos, les conditions de cession de la Sodefitex constituent d’autres forfaitures du régime libéral. La crise de la Senelec est aussi symptomatique du mode de gestion libéral de A. Wade. Oui, il faut constater que la Senelec est placée sous le contrôle direct du président de la République. Ni son Premier ministre, ni le ministre de l’Energie, ni le directeur général de cette entreprise, n’ont autorité sur la Senelec qui n’a jamais autant bénéficié des subventions du Trésor public. En moins de deux ans, c’est des dizaines de milliards de francs Cfa qui ont été débloqués par le Trésor pour soutenir cette société dont la gestion hasardeuse a conduit à l’actuelle situation catastrophique. Sans doute y avait-il quelques délestages sous les socialistes, mais jamais de façon permanente ou pendant des mois, comme c’est le cas aujourd’hui. On connaît toutes les répercussions de cette crise sur l’économie, l’activité industrielle et la vie des citoyens au quotidien.
Le Témoin : Tout de même, c’est sous votre autorité de ministre de l’Energie que le gouvernement avait renationalisé la Senelec reprise des sociétés canadienne Hydro-Québec et française Elyo. Acceptez-vous de faire votre auto-critique ?
Pr Abdoulaye Bathily : Auto-critique ? Quelle auto-critique ? Je n’en ferai aucune ! Pas du tout. Je me rappelle que quand nous sommes arrivés aux affaires, j’étais effectivement ministre de l’Energie. Nous avons fait le point de la situation après de sérieuses discussions avec les repreneurs Hydro-Québec et Elyo. En 1998-99, sous la pression des bailleurs de fonds, le gouvernement d’alors avait décidé de privatiser la Senelec. Cela avait été fait dans la précipitation. Ce schéma portait en germe son échec. Le schéma était le suivant : l’Etat du Sénégal gardait 66 % du capital, contre 34 % aux privés étrangers. Au lieu d’un seul privé, ces 34 % ont été cédés à parts égales, c’est-à-dire 17 % à chacune des deux sociétés adjudicataires. Or, ces deux sociétés étaient des concurrentes sur le plan international. Très vite, leurs rivalités feront jour à la Senelec, chacune voulant s’affirmer au détriment de l’autre. Que ce soit dans l’emploi des experts, l’octroi des marchés, à travers leurs propres groupements d’achats. Quand j’ai fait faire le diagnostic, j’ai trouvé que c’était intenable. Le personnel sénégalais, les cadres notamment, avait été écarté au profit de consultants extérieurs grassement payés, au détriment de la main d’œuvre nationale, hautement qualifiée, alors que nos cadres avaient de meilleurs diplômes. De plus, les Pme sénégalaises, qui jusqu’alors étaient des clients de la Senelec, avaient été écartées. Ce schéma de privatisation, loin d’enrichir le pays, était au contraire une sorte de pompe pour aspirer les richesses du pays au profit de ces deux multinationales. Cela était possible, parce que tout en contrôlant 66 % du capital, l’Etat avait confié la gestion à ces entreprises, en réalité concurrentes. Le directeur général, son adjoint, et les responsables de toutes les régies financières, soit l’ensemble des postes et directions névralgiques était tenu par des expatriés. Face à ces graves anomalies, contraires à l’intérêt national, j’ai demandé, en tant que ministre de l’Energie, la remise à plat pour que cette privatisation soit aussi bien profitable aux repreneurs, qu’à toute la Nation. Je n’ai malheureusement pas été entendu. J’ai posé également la question de savoir quel était le plan d’investissement prévu pour mettre fin à la situation de précarité en matière d’énergie. Mais, là également, je n’ai pas obtenu des réponses satisfaisantes de la part des responsables de ces deux sociétés qui se renvoyaient la balle. A mon avis, elles cherchaient juste à tirer profit des bénéfices de la société, dans une logique purement capitaliste pour faire à long terme des investissements. Nous avons alors présenté un mémorandum et comme il n’y avait pas de réponses claires, nous avons décidé de nous séparer à l’amiable. A la suite de quoi, j’ai organisé en février 2001 « Les Journées de l’Energie » auxquelles avaient été conviés tous les secteurs de la vie nationale : l’Etat, le secteur privé national et d’autres partenaires potentiels en vue de définir par consensus une nouvelle politique énergétique nationale. Au sortir de ces assises, des propositions intéressantes avaient été faites autour d’un nouveau schéma de privatisation qui associerait l’Etat, les privés nationaux, des partenaires internationaux et l’actionnariat populaire avec la clientèle de la Senelec. Appliqué, ce schéma aurait pu aider à réduire la fracture énergétique, mais malheureusement, après les élections législatives d’avril 2001, j’ai quitté le gouvernement. Depuis lors, on patauge dans l’incompétence, l’affairisme et le pilotage à vue.
Le Témoin : Que pensez-vous des déclarations de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck sur l’origine de sa fortune ?
Abdoulaye Bathily : Je suis vraiment très surpris. C’est le moins qu’on puisse dire. Je suis surpris et étonné, car, à ma connaissance, les fonds politiques sont des fonds publics. Ils proviennent des ressources budgétaires allouées au chef de l’Etat pour des raisons de caractère républicain, notamment la défense nationale, la sécurité... Je suis étonné donc que ces fonds publics puissent servir à autre chose. La question se pose d’une réglementation plus stricte de l’utilisation de ces fonds qui sont de l’argent public. En France, une loi votée par le gouvernement de Lionel Jospin a réajusté l’utilisation de ces fonds. Il faudra faire la même chose chez nous.
Le Témoin : Idrissa Seck, allié ou adversaire ? Pr Abdoulaye Bathily : Je ne sais pas. Pour le moment, ce n’est pas un allié car nos seuls alliés sont dans la Cpa.
Le Témoin : Que pensez-vous de l’Alternance générationnelle ? Pr Abdoulaye Bathily : C’est un faux débat. Moi même, je n’ai pas 60 ans. Je suis perçu comme un ancien, car j’ai commencé à lutter très tôt pour le changement. C’est à travers les luttes que se révèlent de nouveaux dirigeants. Et dans notre parti, nous avons des gens sur qui nous fondons beaucoup d’espoir et certains l’ont prouvé au gouvernement.
Le Témoin : Pourquoi, en 40 ans, la gauche n’a-t-elle pas pu disposer d’un grand leader national au lieu de s’aligner comme en 2000 derrière Wade ? Pr Abdoulaye Bathily : Mais la gauche a eu de grands dirigeants ! Le problème, c’est qu’il y a eu une forte répression à l’époque du parti unique contre la gauche. D’abord, contre le Pai et contre les fractions de la gauche comme le Pra (Parti du Regroupement africain) Sénégal et le Rnd (Rassemblement national démocratique) du Pr. Cheikh Anta Diop qui était de la gauche nationaliste panafricaniste. C’est sous la pression de la gauche que Léopold Sédar Senghor a été obligé d’ouvrir le champ politique en 1974 avec la reconnaissance du Pds. Un parti ambigu dès l’origine, parti de « contribution ».
Le Témoin : Que répondez-vous à A. Wade sur le gouvernement d’union nationale ? Pr Abdoulaye Bathily : Nous ne sommes pas concernés. A. Wade a raté sa chance en 2000 de garder pendant longtemps un gouvernement qui disposait d’un large consensus national. Le gouvernement du Fal. Jamais gouvernement n’a bénéficié d’autant de soutien populaire. Le pays était prêt à payer le prix des transformations qu’appelait la situation. A. Wade a non seulement écarté ses alliés, mais encore il a mis en œuvre des politiques plus nocives, qui expliquent le rejet populaire dont il fait l’objet à présent. A quatre mois des élections, ce qu’il a de mieux à faire, c’est d’organiser un scrutin transparent qui permettrait aux citoyens de faire leur choix dans la paix. Un gouvernement d’union nationale à la fin d’un mandat n’a aucun sens. C’est encore un piège dans lequel nous ne tomberons pas car nous connaissons bien A. Wade. Nous ne sommes pas concernés par cet appel et nous mettons toute notre énergie à le débarquer pour abréger les souffrances de notre peuple.
Le Témoin : Cette année 2006, et ce mois d’octobre, on fête le centenaire de Léopold S. Senghor. Vous qui l’avez longtemps combattu, quel jugement portez-vous sur l’académicien et homme d’Etat devant l’Histoire ?
Pr Abdoulaye Bathily : Notre jugement ne peut être manichéen, en noir ou blanc. Senghor nous a réprimé et il a brisé les carrières de nombre de nos dirigeants et militants. Par exemple, en 1966, au moment du grand Festival mondial des Arts nègres, des militants du Pai étaient en prison ou torturés à l’électricité dans les commissariats du pays. Nous n’allons pas oublier les 11 ans de prison de feus Valdiodio Ndiaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye, et du président Mamadou Dia qui, lui, est vivant. Cela, c’est la face peu glorieuse du senghorisme : chef d’un parti unique, répressif. Cela c’est le passif. Mais à son actif, il nous a légué un Etat républicain. Il a construit une administration fondamentalement républicaine. Il a pu assurer et maintenir le caractère laïc, républicain du Sénégal. Il a également équilibré adroitement les identités remarquables du pays, par un traitement équitable des différents segments de la Nation. Ce qui nous a épargné les dérives qu’on a vues ailleurs. Il a pu s’élever au-dessus de ses propres sensibilités religieuses, éthiques et autres. En fait, c’était un véritable homme d’Etat, cultivé, de grande vision et de grande envergure. Son action politique a été positive. Il a su instaurer les principes de dialogue et de négociation comme méthodes cardinales de gouvernement. Chaque fois qu’il a été confronté à des crises majeures, comme en 1968 et 1969 (excepté l’épisode de 1962), il a su utiliser à merveille la carotte et le bâton, le dialogue et la concertation avec ses adversaires, aboutissant à ce qu’il appelait le « compromis dynamique » permettant au Sénégal de ne pas sombrer dans l’anarchie ou la guerre civile. Il était respecté à l’étranger et faisait respecter le Sénégal, tout le contraire de l’aventurier A. Wade. Il était le président de la République et non le chef d’un clan, ou d’un groupe comme A. Wade l’a montré avec son Bureau politique érigé en congrès, comme dans la manière dont son fils Karim Wade joue les premiers rôles dans tous les grands dossiers de l’Etat : l’Anoci, la signature du contrat sur les immondices, les Ics, la Senelec... Ce jeune homme est au cœur de toutes les décisions de l’Etat, ce qui ne s’était jamais vu ni sous A. Diouf, encore moins sous Léopold Sédar Senghor. L’on a vu même Mme Wade participer aux conseils présidentiels. Ce qui renvoie de notre pays l’image d’une république bananière néo-patrimoniale.
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